Capture-d’écran-2024-03-29-à-11-28-40

École Internationale Tunon x Tourmag

L'École Internationale Tunon souffle sa soixantième bougie cette année. Eduservices bénéficie encore aujourd'hui d'une forte notoriété sur le marché de la formation aux métiers du tourisme et de l'hospitality. Une reconnaissance qu'elle doit à sa capacité d'adaptation à l'évolution de l'industrie du tourisme. Une stratégie qui passe par l'internationalisation de nos formations et l'ouverture aux étudiants étrangers avec la création, en 2024, de My French Degree. 

Une interview tenue par Tourmag, le média leader des actualités tourisme en France.

TourMaG - Tunon fête ses 60 ans cette année. Comment expliquez-vous sa longévité ?

Nathalie Grassaud : C’est une institution, une enseigne qui a une forte notoriété. Elle est liée à son antériorité, peu d’établissements sont aussi anciens et surtout sur ces métiers récents.
Ensuite, nos étudiants ont une compétence particulière sur le réceptif, la prise en charge de clients français et étrangers. Ils vont avoir un bon niveau de langues et des compétences actuelles liées au digital. C’est l'image que nous renvoient les partenaires.
L’école s’est toujours adressée à des marchés de l’emploi puissants. Nous n’avons jamais formé nos élèves à des métiers qui n’existaient pas ou plus.
Et puis, au fil des années, nous avons su nous renouveler pour répondre aux évolutions des métiers. Nous avons nos propres diplômes, reconnus par l’Etat et construits avec les employeurs, nos partenaires. Nous mettons constamment à jour les compétences nécessaires aux élèves pour avoir du travail à la sortie.
Nous pratiquons l’apprentissage de manière importante.
Les écoles Tunon sont toutes des Centres de Formation en Apprentissage (CFA) ce qui explique que les élèves soient très opérationnels à la sortie.


Thierry Ober : Tunon c’est aujourd’hui 2 300 élèves, 17 campus. En plus des compétences techniques, nous apprenons à nos élèves un savoir-être, c’est primordial dans des formations d’excellence et de luxe.
TourMaG - Quels sont les projets de Tunon ?
Thierry Ober : L’internationalisation de nos formations est un axe très important. Nous avons créé beaucoup de parcours avec des relations avec des universités prestigieuses comme UNLV à Las Vegas.
Richmond University, un campus américain à Londres, délivre un double diplôme. Triple avec le nôtre.

TourMaG -Vous venez également de créer « My French degree » en janvier 2024...

Nathalie Grassaud : Dans l’internationalisation, il y a d’une part l’expatriation de nos élèves et puis la formation d’élèves étrangers en France, soit parce que dans leurs pays l’équivalence n’existe pas, ou alors parce que ce côté « French touch » est une valeur ajoutée au niveau mondial.
Nous avons créé pour ces étudiants une structure particulière « My French Degree ».
Une équipe est dédiée à nos étudiants étrangers. Nous proposons un service spécial pour les aider à remplir leur dossier pré-consulaire, effectuer leur demande de visas, rechercher un hébergement...
L’intérêt des étudiants étrangers pour les études françaises s’explique également par leur très bon rapport qualité/prix en comparaison des Anglosaxons.
Cette année, nous avons ouvert My French Degree Maghreb et Afrique Sub-saharienne. A la rentrée 2025, nous nous ouvrirons à l’Asie sur des programmes anglophones, mais avec des diplômes français.
Après un an de formation, nous pourrons leur proposer de l’apprentissage.


TourMaG - Vous poursuivez également votre développement en France...


Thierry Ober : L’an dernier nous avons ouvert un campus à Rennes. Cette année, nous ouvrons une école à Angers. Nous ambitionnons d’ouvrir trois autres établissements d’ici 3 ans.
 

TourMaG - Comment voyez-vous évoluer le secteur du tourisme et de l’hôtellerie ? Quelles sont les nouvelles compétences recherchées ?


Nathalie Grassaud : Aujourd’hui, le digital s’applique à des métiers classiques.
Il y a 60 ans, nous formions des hôtes et hôtesses d’accueil. Aujourd’hui, nous formons des traffic managers, des SEO managers qui vont être capables de remplir des structures en travaillant le digital, l’attractivité des établissements, des régions ou des territoires. Ils vont jongler sur des techniques marketing 360°.
Nous ressentons fortement cette demande du digital. Idem dans l’évènementiel, qui en plus demandera des compétences fortes en communication.
Autres compétences recherchées : le revenue management ou le yield management.

"Les métiers du tourisme et de l’hôtellerie ont toutes les caractéristiques pour attirer les jeunes"

TourMaG - Quid de l’écologie ? A-t-elle sa place dans vos formations ?
Thierry Ober : Le secteur est en perpétuelle évolution. Le comportement des clients également. Ils sont soucieux de l’écologie, adeptes du last minute… Nous devons adapter nos formations pour répondre à ces évolutions.
Nous avons ajouté des modules de développement durable, de responsabilité sociétale pour répondre aux demandes du marché, des entreprises et aux désirs de nos étudiants.


Nathalie Grassaud : Nous travaillons ces aspects RSE : mixité, inclusion, économie circulaire, gestion des déchets, empreinte carbone… sur toutes les formations.
En parallèle, nous organisons des challenges pédagogiques. Nos élèves travaillent sur des études de cas de grands groupes. Par exemple, le Lutetia nous a sollicités avant sa réouverture sur sa politique RSE. Récemment, le Club Med.
Nos étudiants participent à de grandes compétitions. Le New Explorer Challenge (NEC) a été remporté par l’école Internationale Tunon de Lyon l’an dernier, en partenariat avec Altaï Travel, sur une problématique de slow tourisme.
Nos élèves ont imaginé un circuit au Népal de slow tourisme sur un fleuve qui s’appelle le Trishuli. Aujourd’hui, le circuit existe.
C’est un exercice pédagogique super intéressant qui peut créer des vocations, notamment sur les aspects de RSE.

TourMaG - L’industrie du tourisme souffre d’un manque d’attractivité et connaît des difficultés de recrutement. Que faire pour lutter contre ces difficultés ? Comment y travaillez-vous ?


Nathalie Grassaud : C’est une industrie qui regroupe des métiers en tension.
Ce n’est pas un sujet pour nos étudiants, les élèves trouvent un emploi à l’issue de leur formation. D’ailleurs, pour pouvoir proposer nos propres diplômes reconnus par l’Etat, nous devons prouver qu'au moins 75% de nos étudiants sont placés dans les six mois qui suivent la fin de nos formations.
Des segments de marché vont bien, comme le voyage de luxe, d’autres vont moins bien.
Ensuite, il y a l’appétence des jeunes. Nous n’obligeons pas les étudiants à faire des métiers qu’ils n’ont pas envie de faire. L’hôtellerie l’a bien compris. La profession a revalorisé les salaires, aménagé le temps de travail… Il y a eu beaucoup de réflexions.
Nous les formons aussi à devenir entrepreneur. Les millennials vont prendre des risques, vont foncer sans se poser de questions.
Les métiers du tourisme et de l’hôtellerie ont toutes les caractéristiques pour attirer les jeunes, maintenant c’est parfois difficile pour l’industrie de s’adapter.

TourMaG - La Semaine des métiers du tourisme se déroule actuellement. Un événement organisé par le Gouvernement pour la seconde année consécutive. Qu’en pensez-vous ?

Nathalie Grassaud : C’est une super initiative. Les terminales ne savent pas ce qu’ils veulent faire plus tard et ne connaissent pas les métiers.
La problématique de l’orientation en France est très compliquée. C’est important que les professionnels prennent la parole et ouvrent leurs structures.