Suite à l'interview réalisée par Studyrama, Philippe Grassaud et Nathalie Grassaud, à la tête du groupe Eduservices, nous en disent davantage lors de cet échange sur la feuille de route de l'entreprise pour les années à venir.
Vous êtes à l’origine de la création de l’association “Les Entreprises Éducatives pour l’Emploi (3E)”. Quel en est l’objectif ?
Philippe Grassaud : “Cette association est composée de douze groupes majeurs de l’enseignement supérieur privé représentant plus de 150 000 jeunes apprenants répartis dans plus de 300 campus. Nous pensons avoir un rôle d’intérêt général car notre objectif est de former des jeunes aux compétences requises par le marché de l’emploi, permettant ainsi d’ajuster au mieux la formation des jeunes aux réalités du monde du travail et permettant de réduire le taux de chômage mais aussi le nombre d’emplois non pourvus. Nous échangeons avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche mais aussi avec le Ministère du Travail pour cela.
Dans cette optique, l’alternance est forcément un outil majeur pour la formation de vos étudiants ?
P.G : “Évidemment. Pour converger vers une professionnalisation optimale, l’alternance est indispensable. Surtout qu’en 2023, le pays n’aura jamais compté autant d’apprentis dans le post comme pré-Bac. C’est un casse-tête budgétaire pour trouver le bon équilibre financier sans en perdre les bénéfices. Pour pérenniser cet ascenseur social réinventé, les acteurs que sont l’État, les entreprises, les écoles et CFA doivent dialoguer pour repenser son fonctionnement et réaliser les bons arbitrages.” Votre approche passe aussi par des évolutions pédagogiques régulières…
P.G : “En effet, dans les établissements Eduservices, nous pensons aussi à l’expérience apprenante. Elle doit être agréable et donner envie. Les jeunes ont changé et pour les faire travailler et évoluer, il faut s’adapter : nos outils sont alors des serious game, une pédagogie par projet, un accompagnement important, plus de travail en groupes…”
À la rentrée, Eduservices a lancé un MBA dédié à la RSE. À quoi prépare-t-il ?
Nathalie Grassaud : “Les compétences étudiées sont le management inclusif, le bilan carbone et le respect de l’environnement, mais aussi la gestion des déchets, l’économie circulaire ou participative, la gouvernance responsable et éthique... Tous ces sujets sont évoqués au travers d’enseignements théoriques, de masterclass et de rencontres avec d’entreprises engagées. Cette formation diplômante est destinée aux futurs entrepreneurs, consultants en Audit RSE, responsable développement durable, Responsables RSE... par exemple.”
Ce sujet vous tient à cœur et vous êtes en train de rénover tous vos campus dans ce sens non ?
N.G : “Tout à fait, et notre 1er campus écoresponsable de France est sorti de terre à Bordeaux : ce lieu d’apprentissage de plus de 4 000 m² unique en France qui accueille 1 200 étudiants de 7 écoles de notre groupe. Au programme : un Vivaroof, toit végétalisé à base de coquilles d’huitres du bassin d’Arcachon mais aussi du bois local, des panneaux solaires et un système de chauffage « puits canadien », moins gourmand en énergie ! Au-delà d’avoir éco-conçu ses locaux, Eduservices veut sensibiliser ses étudiants à l’importance des petits gestes du quotidien en les incitant à utiliser des modes de transports doux. Ils ont ainsi l’embarras du choix pour se rendre en cours : un arrêt de bateau se trouve à 150 m du campus, lui-même desservi par les transports en commun et une station de vélos se situe à quelques pas de l’entrée du bâtiment. Eduservices a également mis en place un groupe de travail associant enseignants et étudiants pour travailler sur d’autres dispositifs éco-responsables à déployer.”